Le galop est une allure sautée, basculée, diagonale et asymétrique, à quatre (ou trois) battues.
C'est l'allure la plus rapide et donc la plus importante pour un chien de Field trial qui doit couvrir un maximum de terrain en un minimum de temps. Comme c'est une allure asymétrique, on parle de galop « à droite » ou «à gauche », suivant que l'antérieur droit ou gauche touche le sol en premier.
On distingue trois types de galop:
Galop transverse (à droite):
1er temps: support postérieur gauche |
Galop rotatoire (à droite):
1er temps: support postérieur droit |
Ici nous parlons seulement du galop rotatoire, le plus rapide, qui est utilisé par les chiens de Field trial.
J'ai beaucoup entendu les gens commenter les styles de galop du Bourbonnais en voyant dans le style de ses foulées la trace de retrempe de différentes races.
Il y a très probablement de l'épagneul breton dans le Bourbonnais actuel, il n'y a qu'a regarderRasteau/Pyrrhus dont le patrimoine génétique est dominant chez tous les Bourbonnais actuels pour s'en convaincre. Il y a aussi du pointer, quelle race continentale n'en a pas?
Mais aller déduire l'origine d'un chien à son style de galop, c'est vraiment illusoire. Je suis persuadé que le style de galop dépend principalement de la morphologie du chien.
Ainsi, quand on sélectionne les Bourbonnais pour qu'ils soient construits comme des épagneuls bretons, leur galop se met à ressembler au galop de notre épagneul national.
Mais si on selectionne des chiens bâtis comme des pointers, leur galop va ressembler plutôt a celui du pointer. Nul besoin de retrempe pour ça.
Il est donc intéressant de voir en quoi les différences morphologiques influent sur le style de galop. Et ici, les principales differences seront la longueur des reins et la hauteur de la croupe.
Il a le rein court et la croupe un peu basse. Ainsi, le moment de la force exercée par les postérieurs étant moindre, l'impulsion donnée au deuxième et troisième temps est réduite, et le chien ne plane pas longtemps au quatrième temps. Il atterrit vite sur ses antérieurs, et sa croupe basse et ses reins courts, font que les posterieurs suivent très vite, réduisant aussi le deuxième temps de suspension (huitième temps).
On a donc ces foulées réduites et rapides qui caractérisent le « galop roulant » (ou « de cochon ») du breton.
L'avantage de ces petites foulées est qu'elles permettent au chien de changer de direction rapidement et qu'elles demandent moins d'energie, rendant les chiens plus endurants. L'inconvenient est que ce n'est pas le style de galop le plus rapide qui soit.
Ici c'est l'inverse, la morphologie de ce chien est en partie héritée de ses ancêtres lévriers, ce qui concourt à lui donner un galop aérien. Le rein est long, donnant une impulsion maximum au deuxième et troisième temps, il peut planer longtemps au quatrième temps ou sa croupe haute lui permet de placer ses postérieurs aussi horizontalement que possible, et quand les antérieurs redonnent une impulsion pour le deuxième temps de suspension (huitième temps), ce dernier doit être long aussi pour laisser le temps aux postérieurs de revenir sous le corps.
On a donc les longues foulées qui caractérisent le galop aérien du pointer.
En vitesse pure, ce style de galop surpasse tous les autres, mais les longues périodes de suspension rendent le chien peu maoeuvrable, il ne peut pas tourner court. Et la dépense d'énergie est maximum, on perd en endurance.
Sans surprise, le galop idéal du Bourbonnais se situe pour moi entre ces deux extrêmes, avec des foulées moins aériennes que le pointer, mais moins rapides que le breton. Il faut ajouter que le Bourbonnais est un chien plus trapu que ces deux races, et que son galop s'en ressent, il est un peu plus lourd, plus accroché au sol.